En poésie, comme dans la vie, L.-G. Damas témoigne d’une humanité exposée nerveuse, intense, brûlée par l’existence. Poésie chaude, apparentée au libre souffle du jazz, éveillée par la rencontre brutale ou tendre de l’être avec les évènements du monde. Nous n’écoutons pas ici, intéressés, les cadences d’un esprit appliqué, ce sont les rythmes d’un être bouleversé que le poète sur la brèche donne à vivre aux hommes fraternels. Proche des quotidiennes, des très humaines paroles de la révolte et du don, cette poésie ouverte échappe aux calculs et aux complaisances, elle connaît la distance de l’humour, elle se dispense aussi des garanties quasi officielles des écoles L.-G. Damas par certains cotés évoque les funambules de Laforgue, le Sportin’Life de Porgy and Bess, mais l’ironiste-mauvais garçon est aussi un militant – un des premiers – de la négritude. Il y a une solitude de Damas, qui n’est pas que littéraire, c’est aussi celle de la clameur nègre dans le monde de l’oppression. Il y a une chaleur humaine de Damas, qui n’est pas que mondaine, elle est celle des hommes noirs imposant leur humanité à la blanche froideur des anciennes maître.
Jacques HOWLETT




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